La supervision est un des éléments indispensables à la bonne pratique de l'activité du thérapeute. Les situations que rencontre un thérapeute avec ses patients l'amènent à questionner régulièrement sa posture professionnelle.
La supervision consiste à aider un thérapeute à mieux prendre en charge ses patients, en lui permettant de prendre du recul sur sa relation avec son patient. Elle sert notamment à faire le tri entre les problématiques personnelles du thérapeute et celles de son patient.
Elle permet au thérapeute d'améliorer sa manière de travailler avec son patient, notamment quand une situation de blocage se présente en thérapie, quand le patient n'a plus l'impression d'avancer comme il le devrait, quand le thérapeute rejoue inconsciemment des schémas comportementaux qui lui appartiennent et qui viennent polluer sa pratique clinique avec son patient. Elle est l'occasion, pour le thérapeute, d'éviter l'épuisement professionnel dans lequel il pourrait tomber, et entraîner aussi son patient.
Etant convaincu de son caractère indispensable, je bénéficie moi aussi d'une supervision régulière depuis le début de mon activité de thérapeute. Et cela sera ainsi jusqu'à ma retraite.
La supervision fait partie de la formation professionnelle continue indispensable au thérapeute pour se tenir informé des développements constants de son domaine d'activité. Le champ des neurosciences étant en développement permanent, cela doit inciter le professionnel à une mise à niveau régulière, pour le bénéfice de ses patients.
Supervision is one of the essentials for sound therapeutic practice. The situations a therapist encounters with patients regularly prompt reflection on their professional stance.
What is it?
Supervision helps a therapist take better care of patients by giving them distance on the patient-therapist relationship. In particular, it helps sort out what belongs to the therapist’s own issues
and what belongs to the patient.
Supervision allows the therapist to improve the way they work - especially when therapy hits a roadblock, when the patient feels stalled, or when the therapist is unconsciously replaying personal behavioural patterns that contaminate clinical work. It is also a safeguard against professional burnout, which could otherwise affect both therapist and patient.
Convinced of its importance, I have received regular supervision since the very start of my therapeutic practice, and I will continue to do so until I retire.
Supervision is part of the ongoing professional development every therapist needs to stay abreast of constant advances in the field. Given the ever‑evolving landscape of neuroscience, regular up‑skilling benefits both therapist and patients alike.
Je reçois des thérapeutes et des coachs pour des séances de supervision en individuel ou en petits groupes.
Mon approche, comme en thérapie, est là aussi globale. Je suis donc attentif à la relation thérapeute-patient que m'apporte le supervisé, mais aussi à son être-thérapeute et à son être-au-monde en général. Je lui indique notamment les situations où il doit retravailler telle ou telle problématique dans sa thérapie personnelle pour débloquer des impasses relationnelles avec son patient.
De façon assez similaire à la thérapie, je pratique une supervision où la co-construction prend toute sa place. En supervision de groupe, j'aime favoriser les interventions croisées entre les participants, pour que le supervisé bénéficie aussi du regard professionnel de ses collègues.
Je suis particulièrement attentif aux mécanismes d'isomorphisme (ce que les coachs appellent "processus parallèles"), c'est à dire les situations qui reproduisent, entre le thérapeute et son patient, ce que le patient vit entre lui-même et les personnes de son environnment.
Je propose volontiers des mises en situation (comme celle qui consiste à faire jouer au supervisé le rôle de son patient), ou des jeux de rôles qui donnent plus de vie à la supervision. Dans tous les cas, il ne s'agit que de propositions de travail de ma part, que le supervisé demeure totalement libre d'expérimenter ou non, en fonction de ce qu'il ressent dans l'ici et maintenant de la séance de supervision.
Comme pour la thérapie, le secret professionnel est évidemment exigé.
SUPERVISION DE PRACTICUM
Je propose également aux futurs thérapeutes en Gestalt, des supervisions de practicum. Ces expérimentations ont pour but de s'entraîner à la posture de thérapeute, entre collègues en formation. Je privilégie des petits groupes de 3 personnes : un "thérapeute", un "patient", et un "observateur". L'attention se porte sur la personne qui est "thérapeute". C'est elle qui bénéficiera des retours du collègue "observateur" et des remarques de son "patient". Mon rôle est de garantir le cadre éthique de l'expérimentation, d'intervenir en cas de difficulté du "thérapeute", de favoriser l'émergence et de soutenir la spécificité de "l'être-thérapeute".
Je questionne le processus, ainsi que les éventuels points de psychopathologie à éclaircir.
Les 3 participants se retrouvent à tour de rôle dans les trois rôles, chacun ayant ainsi lors de la séance de supervision de practicum, l'occasion d'expérimenter les trois points de vue.
Chaque séquence comporte 45 minutes de "thérapie" suivies de 15 minutes de retours pour le "thérapeute". A la fin des trois heures, une dernière séquence de 30 à 45 minutes permet des échanges croisés et de répondre aux éventuelles questions restantes. (Rassurez-vous, des pauses sont prévues !).
Je souligne, pour la personne qui occupe le rôle de "patient", la nécessité de travailler sur une problématique réelle de sa vie. Il ne s'agit pas de jouer un rôle mais de puiser dans ses expériences propres. Etant donné que le "patient" ne pourra bénéficier que d'une seule séance avec son "thérapeute", il faut être attentif à la problématique que l'on travaillera. Il est déconseillé d'amener dans cette séance isolée une problématique trop lourde, puisque qu'il n'y aura pas de suivi régulier, contrairement à ce qui se passe dans un cursus de thérapie.
Les retours faits au "thérapeute" ne doivent pas être de simples conseils ("moi, à ta place, j'aurais fait ceci ou pas fait cela..."). Ils doivent au contraire lui permettre d'ouvrir le champ des possibles, et favoriser le partage et l'enrichissement des expériences de chacun. En tant que superviseur, je suis le garant de ce cadre de travail.
Là encore, le secret professionnel est exigé, et les participants au practicum et moi-même nous engageons à ne pas parler de ce qui s'est dit durant la supervision.
I see therapists and coaches for individual or small‑group supervision sessions.
Just as in therapy, my approach is holistic. I pay close attention not only to the therapist-patient relationship that the supervisee brings, but also to the supervisee’s being‑therapist and being‑in‑the‑world in general. I point out situations where the supervisee might need to re‑examine a personal issue in their own therapy in order to unblock a relational impasse with a client.
Like therapy itself, my supervision is a co‑construction. In group supervision I encourage cross‑interventions among participants so the supervisee also benefits from colleagues’ professional perspectives.
I am especially alert to mechanisms of isomorphism (what coaches call “parallel process”): situations in which the therapist and patient replicate, between them, what the patient experiences with people in their environment.
I readily offer experiential work - such as having the supervisee play the role of their patient - or role‑plays that bring supervision to life. In every case, these are only proposals; the supervisee is completely free to accept or decline, according to what feels right here and now in the session.
As in therapy, professional confidentiality is, of course, required.
I also offer practicum supervision for future Gestalt therapists. These exercises train students in the therapist’s stance among peers in training. I favour small groups of three: a therapist, a patient, and an observer. The focus is on the person acting as therapist, who receives feedback from the observer colleague and comments from their “patient.” My role is to ensure the ethical frame, intervene if the therapist struggles, encourage emergence, and support the uniqueness of the being‑therapist.
I question the process and clarify any psychopathological points that arise.
The three participants rotate through all three roles, so each experiences all perspectives within the supervision session.
Each segment consists of 45 minutes of “therapy” followed by 15 minutes of feedback for the therapist.
After three hours, a final 30–45 minute debrief allows cross‑discussion and any remaining questions. (Rest assured—breaks are built in!)
For the person in the patient role, it is essential to work on a real personal issue. This is not acting; one must draw from actual experience. Because the “patient” will have only one session, the issue chosen should not be too heavy - there is no ongoing follow‑up as in a regular therapy course.
Feedback to the therapist should never be mere advice (“If I were you, I’d have done this…”). Instead, it should open the field of possibilities and foster shared, enriching experiences. As supervisor, I guarantee this working frame.
Again, professional confidentiality is mandatory, and all practicum participants - and I - commit not to discuss what was said during supervision outside the session.